My Shell (1) –20 ans plus tard

Comment commencer un groupe en 2003

PRODUCTION#3615MYLIFE

Jay Sunday

8/31/20242 min read

Portrait sepia de 3 musiciens dans une cave
Portrait sepia de 3 musiciens dans une cave

Sunday Matinee est le vecteur de mes expérimentations musicales depuis une bonne dizaine d'années. Mais comme toute bonne série, il y a un prequel. : cet univers ne s'est pas créé ex nihilo.

Nous sommes en août 2003 et mes vacances dans le sud ouest sont celles d’un début de relation amoureuse à distance qui ne durera pas longtemps. Mais c'est aussi et surtout le souvenir d’un coup de fil.

Cela fait quelques mois que Guillaume et moi nous sommes rencontrés et qu’autour de quelques références musicales communes (The Gathering, Incubus, Deftones) nous avons commencé à jouer ensemble, lui à la guitare sur cette PRS Santana bleue qui me semblait à l’époque merveilleuse (elle l’était sûrement) et moi à la basse sur ce qui me servait de 5 cordes à l’époque, une Cort achetée lors d’une année d’études à Montréal et que je traînais partout.

Les premiers émois de composition furent intenses, mais nous cherchions désespérément un batteur pour nous accompagner dans nos envies de rock énergique émotif. Rappelez-vous, 2003, c’est pré-facebook, pré-réseaux sociaux, pré-smartphone. Ce qu’on faisait alors dans pareil cas, c’était imprimer une petite annonce sur une feuille A4, sur laquelle on avait découpé façon guirlande des languettes indiquant le numéro de téléphone à rappeler, et qu’on allait coller au mur sur un espace dédié dans les magasins de musique et les studios de répète du coin (aujourd’hui cette technique me semble réservée aux annonces de chats perdus ou de pigeons énervés).

A Belfort, le coin n’était pas bien grand et se limitait à deux magasins en centre ville – il en reste un aujourd’hui, ce qui n’est pas si mal - et un studio de répète que Vauban n’aurait pas renié, niché dans un fort militaire sombre et humide.

Alors un jour d’août 2003 mon téléphone sonne et voilà Baptiste qui semble enthousiaste (ça ne se démentira jamais), prêt à faire un essai avec nous, et impressionné (oui je me la suis un peu racontée ce jour-là mais j’étais jeune voyez-vous) du fait que je ne pouvais le rencontrer tout de suite parce que je devais partir à Reading voir Metallica et System of a Down (dire qu’à un jour près j’aurais pu voir Mark Lanegan).

« The rest is history » comme on dit : un groupe de trois gars qui ont vécu beaucoup de choses en 9 ans d’aventures communes, d’apprentissage de la vie d’un groupe de musique et de la vie tout court. Il en reste un paquet de morceaux qui me font toujours frissonner, mais est-ce seulement la nostalgie ou feraient-ils aussi se tendre l’oreille d’un nouvel auditeur ?

Car chacun d’eux charrie son lot souvenirs, que je tenterai de mettre par écrit en ces pages au fur et à mesure de la résurrection de ces titres sur les plateformes dans les semaines à venir. Il était dommage que cette musique dorme sur un disque dur qui prend la poussière : il fallait leur fair prendre l'air. My Shell is back !